Hier soir, je me suis donc endormie sur mon tapis de sol de 5cm (en fait deux tapis de 2,5cm dont un qui se dégonfle). Dans une Twingo au milieu du désert du Piton de la Fournaise. La lune est apparue plusieurs fois au travers des nuages, sans que j’ai pu la prendre en photo. La pluie n’a cessé de battre la carrosserie. Je n’ai pas assez de place pour bien allonger mes jambes, étant plus petite, j’ai le côté volant et le siège avant ne se rabat pas complètement. Je me suis donc réveillée au bout de quelques heures de sommeil forcé par la fatigue de la marche. De 2h30 à 4h, j’écoute la pluie tomber. Pas de réseau. J’adopte des boules kies pour me rendormir enfin à 5h… Au réveil, j’ai la tête comme une pastèque et la même impression que dans le film « une nuit en enfer »… et trois ou quatre boutons de fièvre… tout va bien 😳.
C’est là que je prends toute la mesure bienfaitrice d’être souple corporellement ! Pour se mouvoir pliée en deux dans la Twingo, chercher la nourriture et la manger, ranger les affaires dans l’autre sens pour pouvoir repartir. Objectif de la journée : trouver un autre matelas plus confortable. Direction Décathlon ! De toutes façons, les nuages ne nous laissent pas entrevoir le paysage que nous attendions au réveil.
Il est 15h30, le ravitaillement matériel est fait : une nouvelle paire de chaussures pour alterner avec celle qui sèche, un vrai pancho, une casquette pour protéger les lunettes des gouttes (et oui sinon je suis encore plus dans la brume que naturellement), un matelas 120cm et 25cm d’épaisseur et des boules en mousse pour les oreilles.
Direction L’Entre-Deux, sur les conseils de nos autochtones. Une cascade apparaît au loin dans les flans de montagne. Bien envie d’y grimper, et ça tombe bien il n’y a personne dans la zone de camping du Bras Long. Alors, c’est partie pour une marche en forêt tropicale, la végétation est luxuriante et fait penser au sud de l’Asie. Il pleut toujours, plus ou moins fortement.
A l’enjambée d’un cours d’eau, je décide d’enlever mes chaussures. L’eau est fraîche et agréable, le sol est chaud et humide. Je continue le chemin pieds nus. Beaucoup d’herbes et de terre au début, remplacés par de l’eau, des pierres et de la boue sur le chemin qui se rétrécit à mesure.
Je me suis connectée aux éléments naturels pendant 3 kms sur la terre et dans la ravine. Terre, eau, minéral, plantes vivantes et mortes, boue s’enchaînent sous mes pieds ravis. Le chemin se perd dans la rivière normalement à sec, impossible de monter jusqu’au pied de la cascade. Le retour chaussé m’a semblé très différent.
Il ne reste qu’une heure avant la tombée de la nuit pour trouver un endroit où bivouaquer. Nous partons en direction de Cilaos. Un arbre à litchis sur la route et hop quelques provisions dans le sac ! Pourtant ils sont rares cette année, nous a-t-on dit.
La route est fermée mais l’eau n’est pas encore trop haute, nous l’empruntons.
Malgré la nuit tombante, les montagnes sont impressionnantes de beauté et j’en prends encore plein la vue. Au bout d’une heure de route de nuit, nous finissons par adopter un petit emplacement plat au bord de la route. L’installation du grand matelas m’a déclenché un fou rire monstrueux tellement il prend toute la place ! Quant aux boules dans les oreilles, je ne suis pas sûre de m’y faire. La nuit va être longue…
Merci pour toutes ces vidéos de l’île de la Réunion, mon plaisir du matin entre 6 et 7 h, avant d’attaquer la matinée de sport. Bisous à vous deux. Domy et Jean-Luc
C’est magnifique 😉