Pendant les fêtes, je me suis fait un plan dépaysement total avec 10 jours de nature à l’île de la Réunion avec Aodrenn. Une expérience que je n’oublierai jamais.
Janvier à la Réunion, c’est la saison des pluies. Et quand il flotte là-bas, c’est pour de bon. Il ne s’agit pas d’un crachin breton ou de la fine petite pluie parisienne, mais bien de trombes d’eau. Et encore, il paraît qu’on a eu de la chance, parce qu’un cyclone était annoncé et qu’il s’est finalement transformé en « simple » tempête tropicale. Quant au soleil, il s’est planqué jusqu’à ce que nous repartions pour la « métropole », comme on dit là-bas.
Dans ces conditions d’humidité absolue, nous avons dû bouleverser nos plans. Fini l’idée ambitieuse de partir trois jours et trois nuits complètes dans la nature avec les 10 kilos de nos sacs à dos. Je rêvais de découvrir si j’en étais capable, mais là, impossible. Nous avons dû nous contenter d’excursions d’une journée, revenant chaque soir à notre chère Twingo. Pour y sécher (vaguement) nos affaires qu’on remettait encore humides le lendemain matin. Et y dormir. Mal, en ce qui me concerne. En dépit du matelas plus épais que nous avons racheté sur place. Au point qu’au bout de deux nuits, c’est moi qui ait demandé à déménager sous la tente : je n’en pouvais plus du siège conducteur de la voiture.
Côté nourriture, c’était le strict minimum : un seul repas par jour. Comme nous mangeons bio et qu’à la Réunion, le bio est hors de prix, Aodrenn avait tout apporté de France. Mais les sachets précuits que nous étions supposés faire réchauffer au soleil n’ont pu monter en température que… sur le capot de la Twingo ! Pour améliorer l’ordinaire, on cueillait des mangues, des litchis et même une noix de coco. Mais il n’y en avait pas des masses, à part des mangues trop mûres à mon goût. Au bout de quelques jours, je rêvais d’un vrai repas. A la fin, j’ai quand même craqué pour acheter des « bouchons », une spécialité locale de bouchées à la viande.
Au niveau de l’hygiène, nous comptions sur les rivières et les cascades. Mais la pluie les avait rendues impraticables. Lorsque nous sommes finalement arrivés chez une de mes copines, pour passer la dernière nuit avant le retour, j’ai savouré une vraie douche et un vrai repas. Quel bonheur ! Pendant dix jours en fait, j’ai eu l’impression d’être en survie. Les gens auxquels je raconte mon séjour me disent : « T’as fait Koh-Lanta ou quoi ? ».
J’ai choisi de lâcher complètement prise pour savoir jusqu’où j’étais capable d’aller. Mais pendant ce séjour, je n’avais absolument pas le loisir de penser à autre chose qu’à ma survie immédiate : ce que j’allais manger, où et comment j’allais dormir, me sécher… Avant, je me demandais souvent si je serais capable de survivre en cas de gros chamboulement et de disparition du confort moderne. La conclusion que j’ai tirée de cette expérience, c’est que j’étais capable de supporter des conditions extrêmes. Mais ce n’est pas de cette façon que je souhaite vivre au quotidien si je n’y suis pas obligée. Je n’ai clairement pas envie de m’infliger cela.