Le gaspillage, c’est un truc qui m’a toujours hérissée.
Et quand il s’agit de nourriture, c’est encore pire. Déjà ado, je finissais toujours les restes chez mes parents. Personne n’en voulait, alors je préférais les manger plutôt qu’ils soient jetés. Maintenant que je gère mon propre foyer, je veille à acheter et cuisiner exactement les quantités dont nous avons besoin. Mes enfants ne se sont jamais plaints qu’ils étaient privés ou affamés pour autant. S’il n’y a plus de riz, ils peuvent toujours se rattraper sur le fromage. Ou prendre un fruit. Ce qui est valable pour la nourriture l’est également pour le reste. Je suis comme ça, je n’aime pas jeter. Je me dis toujours qu’un appareil électroménager peut être réparé, un objet recyclé et que les vêtements que je ne mets plus pourront servir à d’autres.
Entre les dons et ce que j’ai chiné, je n’ai pratiquement jamais acheté de vêtements neufs à mes enfants.
Il y a une quinzaine d’années, je me suis lancée dans l’achat d’occasion. J’ai écumé les brocantes, comme les pages d’ebay. J’ai tout acquis ainsi, depuis le lave-linge jusqu’à la table basse, en passant par des buis pour le jardin. Et plus particulièrement, ce dont j’avais besoin pendant mes grossesses, puis pour mes enfants : certains vêtements ne servant que quelques mois, voire quelques semaines. Entre les dons et ce que j’ai chiné, je n’ai pratiquement jamais acheté de vêtements neufs à mes enfants. Cependant, l’objectif n’est pas de générer des frustrations. Ma fille aînée, Gwenn, est une ado et je ne lui parle plus d’occasion que si elle vise une pièce très chère. Mais si elle aime faire les magasins, elle est aussi capable de trouver son bonheur chez Emmaüs.
Les gens sont tellement heureux de recevoir
Grâce à l’outil magique Internet, les filières de recyclage, d’achat d’occasion et de partage se sont multipliées et perfectionnées. Et ça tombe bien, parce que je suis ultra connectée et que j’ai récemment traversé une phase délestage. J’ai vendu sur le bon coin pour la première fois et j’ai donné sur GEEV tout ce qui n’était pas parti. Leur appli est ultra rapide, fonctionnelle et leur système top cool : à chaque fois qu’on donne un objet, on gagne des points sous forme de bananes. C’est comme un jeu et les gens sont tellement heureux de recevoir ! Il est également possible de géolocaliser les objets mis sur le trottoir avant le passage des encombrants.
https://lestribulationsdeceline.com/wp-content/uploads/2018/05/D4F6CD23-86F2-4EB8-B602-5588E0E199EE.movEn tant que citoyenne, j’adore ce type de transactions et plus elles sont insolites et audacieuses, mieux c’est. Il m’est arrivé de troquer des places de concert contre des habits pour ma fille et même une heure de conseil en gestion à la directrice de l’école de musique que je fréquente, contre trois heures de cours.
En tant qu’expert-comptable, je souhaiterais non seulement que ces pratiques se généralisent, mais aussi qu’elles soient inscrites dans la loi. Je milite particulièrement pour que la consommation soit, autant que possible, locale. C’est notamment pour cette raison que je suis de près le développement des monnaies locales complémentaires. Bientôt peut-être, la Pêche fera son entrée à Cecoval.